Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
En souvenir de Lydia
En souvenir de Lydia
  • Lydia Falcone (21/01/1965- 04/07/2009) vient de nous quitter dans sa 45e année. Elle laisse un grand vide dans le cœur de ses proches mais aussi le souvenir d'une femme gaie, résolument confiante en la vie, éternellement jeune...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
11 juillet 2009

LE TEXTE DE VINCENT

Lydia,

Ton départ est inacceptable, injuste, et tellement douloureux. Tu as été la première à ne pas l’accepter et à lutter, de toutes tes forces, pour rester parmi nous. Jusqu’au bout, tu as cru en cette médecine que je sers et qui ne t’a donné, finalement, qu’une aide dérisoire. J’ai encore gravé en moi tes dernières paroles où se mêlaient l’incompréhension, l’angoisse, et l’espoir. Tu as d’abord dit : « qu’ai-je fait pour mériter cela ? ». Sur le moment, je n’ai été capable que de te répondre mollement que cela n’était pas une question de mérite. Je n’en menais pas large. Aujourd’hui tous ici avons envie de te répondre « rien ! » : tu as eu une vie riche et sans histoire. Tu as été une petite fille sage, une grande sœur protectrice, une femme amoureuse, une mère complice et accomplie. Tu as toujours été responsable. Tu as toujours su te battre pour les choses essentielles : ta famille, que tu aurais voulue plus grande, ton métier qui te passionnait tous les jours comme au premier jour avec tous ces (petits) enfants qui étaient un peu les tiens. Tu as très tôt compris combien la vie – ta vie – était précieuse et fragile. En y repensant, j’ai eu beaucoup de mal à te trouver des défauts récurrents… à part, peut-être en ce qui me concerne, ton goût douteux pour les cravates !... Non vraiment, il n’est pas possible que ton départ soit une punition… Plus tard, tu m’as dit « je suis morte de trouille ». Tu avais compris l’inéluctable, l’impuissance des médecins qui par respect pour la vie, par compassion pour toi et amitié pour moi allaient épuiser jusqu’au bout leurs ressources pour prolonger tes jours. Tes derniers gestes en mon encontre ont été un sourire, et un mouvement du poing pour affirmer ta détermination… et tu as été héroïque. Pour Barbara. Pour Roberto. Pour nous tous. Jusqu’à ce que la maladie et la mort piétinent ta volonté.

Nous oublions trop souvent combien la vie, dès son commencement, est quelque chose d’improbable. Tu nous rappelles combien elle est courte et fragile. Nous recevons en pleine figure cette leçon. Tous ceux qui t’aiment ici présents doivent te faire la promesse qu’ils feront désormais le nécessaire pour mériter chaque seconde de vie qu’ils possèdent encore, qu’ils feront la part de l’essentiel et du futile. A côté de combien de bonheur passons-nous ? A quoi dépensons-nous notre temps et notre énergie ? A consommer ? A faire du fric ? A courir après la gloire, la « reconnaissance » ? Et pendant ce temps combien d’enfants ne voyons nous pas grandir, combien d’amis délaissons-nous, combien de gestes d’amour économisons-nous ? Ouvrons les yeux et remercions la providence de nous donner suffisamment de temps encore pour changer…Si ton départ peut y contribuer, Lydia, c’est cher payé, mais c’est déjà ça…

Il y a parmi nous des Chrétiens, dont je suis. Dans notre souffrance, la Foi est notre refuge. Même si nous ne comprenons pas pourquoi tu nous as quittés, nous avons l’intuition que cela n’est pas lié au hasard et osons croire que le chemin continue pour toi. Certains, comme moi, espèrent qu’en fait, tu ne nous as pas vraiment quittés. Que tu es parmi nous. Que tu vois cette assemblée. Que tu es touchée de notre peine. Que tu voudrais sûrement prendre encore une fois dans tes bras ta fille pour la consoler. Que toutes tes qualités : ton intelligence, ton humour, ta tendresse, n’ont pas disparu. Et que, finalement, tu prends enfin des vacances dans un monde parfait où, forcément, tu as ta part. Si c’est vrai et si tu le peux, fais-nous signe. Soulage notre peine. Aide nous à avancer sans toi. Tu vas nous manquer beaucoup. Alimente notre foi, sans quoi, tous ceux qui ont été illuminés par ta présence vont devenir fous à force de manquer de lumière. A bientôt Lydia. Nous t’aimons tous.

version imprimable

traduzione italiana AGGIORNATA (word format)

traduzione italiana aggiornata (pdf format)

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Cher Vincent,<br /> Merci nous avons été très émus de ton mot célébrant ta soeur, avec toute l'espérance humaine et chrétienne, merci de ce très beau témoignage qui montre bien de quel bois tu te chauffes intérieurement. Amitiés+++
Publicité